Vendredi, après avoir perdu mon emploi, à la suite d’une soirée mouvementée. Je me rends à un rendez-vous typique chez mon médecin à l’hôpital. Mon rendez-vous se passe bien, mon état mental est stable malgré les circonstances du marché du travail informatique et je reste positif. Un appel d’une tante m’indique que la situation de mon grand-père se détériore.
Mon grand-père, sourd à 100% depuis quelques années, vivait à une résidence de personnes âgées. Son cœur étant faible, il faisait souvent des chutes sur le sol. Ses chutes souvent dans la salle de bain lui causait des blessures. Puisque son cœur est faible, il recevait un médicament qui éclaircissait son sang. Étant hémophile, une simple blessure le faisait saigner du sang en quantité notable. Cet homme étant plutôt têtu, par fierté, n’imposait pas aux services offerts par la résidence de l’aide en cas de problèmes. Souvent il se levait sans marchette, sans canne, et tentait de conserver le plus d’indépendance possible qu’il pouvait. Sa condition, à 92 ans, devenait de plus en plus inquiétante. Un jour il tomba encore une fois dans la salle de bain, qui avait l’air d’une scène de crime due au sang rouge qui avait éclaboussé un peu partout dans cette pièce précédemment parfaitement blanche. À la suite de cet incident, une décision à due être prise de le transporter à des soins assistés au 2e étage avec une chaise roulante. Le problème était la transition entre les chaises et le lit, alors il était primordial qu’une assistance soit intervenue pour le déplacer. La perte de son ouïe fût une étape très difficile puisque cet homme travaillait et avait de l’entregent avec le public depuis toujours et était son talent le plus remarquable. Ma famille et ses proches communiquait avec lui par une “boogie board” sur laquelle nous écrivions nos notes, paroles non comprises et informations. Sa vision, même avec lunettes n’était pas parfaite non plus et parfois il prétendait comprendre et changeait de sujet. Il est important de mentionner que les gens dotés d’un handicap auditif lisent sur les lèvres et que la période de pandémie forçait tous les gens à porter un masque ce qui rendait la communication de ce grand homme très limité.
Nous sommes vendredi, le 11 août. Déja lundi j’entretenais une discussion avec mon grand-père faible par le cœur, mais très lucide par sa tête. Je lui apportait quelques gâteries: des chocolats Ferrero Rocher, même si il me disait qu’il n’avait plus très faim ses temps-ci. Mais bon, le vendredi, à la suite de l’appel, je prends la décision de prendre un taxi de l’hôpital de Gatineau à la résidence de mon grand-père à Ottawa. Mes 2 tantes (ses deux filles) sont là et m’informe de la situation présente de mon grand-père.
Mon grand-père, le dernier de mes grands-parents était allongé sur son lit et était très faible, plus que d’habituel. Il avait les yeux fermés et avait l’air de dormir paisiblement. Mes tantes m’expliquent alors que mon grand-père ouvre les yeux rarement et qu’il fait un sourire occasionnellement en les reconnaissant puis les referme tranquillement pour retourner à son repos. Sa condition s’avère sévère. Ma sœur l’aillant visité la veille m’avait indiqué qu’il avait ouvert les yeux la veille, mais qu’il ne l’avait pas reconnue (probablement car il n’avait pas ses lunettes). Alors mes tantes et moi s’échangent des mémoires anodines, mémorables d’innombrables moments avec mon grand-père et sa grande humeur, son positivisme exemplaire, sa fierté inébranlable, ses prodiges avec le public, sa carrière comme directeur au sein du Cercle Universitaire, puis comme directeur d’une coopérative funéraire et autres histoires qui apporte plusieurs sourires à nos lèvres. Le temps passe et le personnel est assez gentil de nous apporter de quoi manger gratuitement.
Le bel homme au bois dormant, toujours au repos est malheureusement pris dans sa condition sans communications. Il est sourd. Il a les yeux fermés. Nous templons de le réveiller de temps en temps. Mais non. Il ne m’a jamais vue de la journée. Alors que faire. Il a toujours le sens du touché, de temps en temps je lui fais un petit massage aux épaules, ce qu’il semble apprécier. Depuis le matin, la décision était prise de ne plus lui donner de médicaments. Nous approchions la fin et voulions le laissez allez le plus naturellement possible. Sa docteure passe et nous avise qu’il lui resterait entre quelques jours et quelques semaines pour terminer sa vie. Pour aisé son repos une piqure de morphine était prescrite à tous les 6 heures. En addition un autre médicament était prescrit pour l’empêcher de s’étouffer avec sa salive. Elle nous avise aussi que lorsque la fin approche habituellement les pieds du patient deviennent bleus et le système protège primordialement le cerveau.
Le temps passe, mon oncle et mon cousin se rende à la résidence (d’où je suis toujours) après le souper. Je leurs explique la situation de mon grand-père, mon cousin dit ses aurevoirs à mon grand-père. Mon oncle me propose d’offrir mon transport à la maison si je veux rester un peu plus avec mon grand-père. Ce que j’accepte volontiers. Après plusieurs discussions entre mon oncle et moi autour de l’homme paisiblement en repos, il est environ 9h30. Je fini par refuser le transport généreusement offert par mon oncle. Ce dernier accepte ma décision et repart chez lui.
Je suis maintenant en compagnie de grand-père et nous sommes seul. Je tiens la main de mon grand-père, lui masse les épaules, essuie sa salive de temps en temps à l’aide d’un “popsicle à éponge”. J’admire sa personne et l’observe attentivement et précieusement.
Le temps passe encore, il est 10h30pm. La première piqure de morphine avait été administré environ vers 6pm. Ce qui me fait réfléchir au décès de ma grand-mère (du coté de ma mère, non la femme de mon grand-père). Elle avait reçu une piqure de morphine vers les 5pm. Nous lui avions souhaiter un aurevoir, ma sœur et moi. Ayant une espérance de vie de quelques semaines, quelques heures plus tard nous recevions un appel nous annonçant son décès. Ça roule très vite dans ma tête. Y aurait-il un lien entre la piqure de morphine et le décès subitement de ma grand-mère. Bien que ma grand-mère eût une maladie différente de mon grand-père ça m’inquiète. Je fais des liens et j’ai un feeling que je dois rester ne voulant pas rester le grand homme qu’est mon grand-père seul pour ce qui pourrait être la dernière nuit de sa vie même si selon le docteur son espérance de vie était quelques semaines.
Un ami m’appel et me dit qu’il est dans la région, il mange un Shawarma dans le coin et m’offre un transport. Il est minuit. Je refuse son offre et prends la décision de rester avec mon grand-père. Environ 30 minutes plus tard, je m’aperçoit qu’un liquide noir se met a couler d’où la salive de mon grand-père prenait précédemment place. Alarmé, j’en avertis l’infirmière de nuit. Elle m’explique alors que ses organes internes sont surement en train de céder tranquillement et que ceci fait partie du processus qu’il doit passer au travers. Les infirmières appel cette chose le “coffee grinder”. C’est le son d’un râlement vocal comme quelqu’un qui dort lourdement et qui ronfle très fort. Je m’inquiète qu’il “se noie” dans sa salive et elle m’indique que ses inspirations sont dégagés et que ses expirations font des “bulles”. Pas trop soulagé, je demande si son espérance de vie a changé face à ce sujet. Elle me fait signe de tête que oui, elle lui donnerait environ 48 heures de vie maintenant.
Alors il est environ minuit et 30 minutes passés. Je ne veux pas alarmer mes tantes par un appel en nuit car elles pourraient faussement croire que mon grand-père est décédé. De toute façon, elles se rendent à la résidence en matinée et il lui reste plus de 48 heures. Je prends la décision d’avertir mes tantes en matinée.
Je ne veux toujours pas laissez mon grand-père seul, je continue de le masser de temps à l’autre. Avec une main je tiens et ressert la sienne et d’une autre je fais quelques appels a des amis qui veille très tard les vendredis soir. Mes « Nightlifers » comme on les appels. Je les informes de la situation et prends des nouvelles. Une amie particulièrement oiseau de nuit m’offre de passer me voir vers 3am que j’accepte volontiers.
L’infirmière qui a plusieurs choses à faire la nuit, m’indique comment je peux aider mon grand-père a enlevé le liquide noir qui s’accumule sous sa langue. Précédemment noir, il est maintenant brunâtre ou grisâtre et remplace sa salive. L’infirmière me rassure que c’est normale et que ses organes internes lâchent tranquillement. Alors je prends constamment des « popsicles à éponges » et les tournes dans la bouche de mon grand-père sur et sous sa langue pour enlever le liquide foncé s’accumulant.
Mon amie arrive à la résidence, il est 3h15am, naturellement elle est en retard. Je me rends au 1er étage et la porte est fermé, je ne peux pas la faire rentrer, même en forçant la porte. Alors je retourne au 2e, regarde mon grand-père, il est ok, je demande à la “PSW” de la faire entrer. Cette femme s’avère froide et me dit qu’elle ne peut pas la faire entrer. Elle me dit que je peux sortir dehors pendant environ 1h et rentré. Je lui explique que mon amie est la pour m’aider a passé la soirée. Retissante, elle accepte tout de même de la faire entrer, prends son nom en note. Arrivé à la porte, elle appuie sur le bouton d’handicapé pour ouvrir la porte et elle s’ouvre automatiquement… (Avoir sue franchement, moi qui se battait avec la porte précédemment!) La “PSW” monte avec nous, nous explique que tout est stricte car un étranger dangereux était entré la veille. Ce qui explique pourquoi cette femme était froide précédemment.
Je présente la chambre à mon amie. Cette chambre décorée de plusieurs photos. Je lui raconte les histoires reliées a mon grand-père, lui présente tous les membres de la familles sur les murs. Des histoires de mon grand-père. Des histoires il y en avait! Toujours essuyant la salive couleur café de mon grand-père, je serre sa main de temps à l’autre. Mon amie et moi parle de sujets intimes et elle se conforte qu’il ne peut nous entendre. Nous échangeons quelques rires et après 2h, vers 5h elle prend son départ.
Mon attention maintenant à 100% sur mon grand-père, je dois rester réveiller pour annoncer les changements à mes tantes lorsqu’elles arrivent. Je laisse quelques messages à des amis qui ont des enfants très jeunes qui se réveille vers les 5am ou 6am. Ces amis me répondent et toujours une main sur l’appareil et l’autre dans celle de mon grand-père. J’échange quelques nouvelles et je leur demande de me jaser pour me laisser réveiller. Le temps passe vite et mes tantes arrivent bientôt.
Il est maintenant environ 8h45, ma tante arrive.
Je suis très fatigué ayant passé une nuit sans sommeil. J’informe ma tante des informations nécessaires et que mon grand-père avait maintenant environ 48h à vivre tout en épongeant la bouche de mon grand-père. Elle en informe sa sœur répondant au téléphone qui se présentera bientôt.
Un changement de shift pris occurrence à 7am. Un nouveau “PSW” nous informe qu’il doit nettoyer la couche de mon grand-père. Pour respecter l’intimité et la fierté de mon grand-père ma tante nous invite à sortir de la chambre. Avant de sortir, je regarde les pieds de mon grand-père.
Ils sont maintenant bleus.
Nous attendons à l’extérieur de la chambre pour que le personnel change mon grand-père, ça prend plus de temps que l’habituel. Plusieurs « va et viens » prends occurrence, je tente de rassurer ma tante qu’il se pourrait que ses organes cédants pourrait avoir laissé le même genre de liquide noir à ramasser dans le lit.
Beaucoup de personnel est maintenant dans la chambre, on nous invite à rentrer. Tout est très propre, mon grand-père semble faible et pâle. Une infirmière prend le poux de mon grand-père et hoche la tête horizontalement.
Mon grand-père était maintenant à son repos éternel.
Je n’était pas présent pour la mort de mon père et je suis reconnaissant à l’univers de m’avoir laissé le cadeau précieux d’être présent pour l’heure finale de mon grand-père.
Ma famille s’alarmant et s’émouvant en pleurs, y compris ma personne, pris le temps nécessaire pour véhiculer nos émotions.
Ma deuxième tante présente quelques temps plus tard se joint à la famille en détresse émotionnelle.
C’est la fin d’un chapitre et le début d’un nouveau cette même journée.
Nous sommes le 12 aoùt, date de fête à ma mère!
Je dois préparer des hors-d’oeuvres pour ma mère, la rejoindre et célébrer son anniversaire. Je tente d’appeler mes proches et leur annoncer la triste nouvelle. Après ce qui me semblait 1,000 appels à ma petite sœur, je ne pouvais pas la rejoindre alors j’ai laissez un message: “Allo, c’est ton frère fatiguant, svp rappel moi dès que tu peux.”
Le dernier appel que je fis avant de retourner chez moi fût à ma mère. Je lui ai offert mes vœux d’anniversaire les plus sincères puis lui annonça la triste nouvelle. Lui expliquant ainsi que je serai en retard pour sa fête puisque je me précipite au sommeil le plus rapidement possible.
Arrivé chez moi, je pris une douche pour me nettoyer du sang noir un peu, mit tout le linge dans le lavage et m’installe dans mon lit. Il est maintenant 11:11am, ma sœur m’appel et je lui informe de la nouvelle.
Ensuite, finalement, du sommeil.
SVP notez: Tellement d’évènements se sont passés en ces moments inoubliable. Pour en informer la famille et les amis je voulais vous écrire cette note. N’attendez jamais de dire à votre famille que vous les aimez et de remercier vos amis d’être vos amis.

